Perchoir du Sénat: LES SPECULATIONS CONTINUENT

Le processus de mise en place du Sénat suit inexorablement son cours malgré les protestations verbales et les manifestations qu’organisent ou comptent encore organiser les partis politiques de l’opposition avec à leur tête le chef de file de l’opposition. Si fait qu’à l’échelle nationale les débats font rage (et c’est peu dire) entre les pro et les anti-sénat.

En réalité, en plus de ces débats, se déroulent d’autres mais cette fois-ci à l’intérieur du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ; non à propos de la pertinence ou non du Sénat mais au sujet de qui sera positionné au perchoir. Bien que ces débats se mènent à pas feutrés en attendant de savoir sur qui Blaise Compaoré va jeter son dévolu, il n’en demeure pas moins qu’ils sont une réalité. Du reste, certains médias ont déjà abordé la question et fait le tour des probables heureux élus. Ainsi, sont cités Juliette Bonkoungou, François Compaoré, Salif Diallo, Salif Kaboré, M. Maurice Traoré, Arsène B. Yé et Tertius Zongo.

Individuellement pris, ces personnes possèdent des qualités intrinsèques à même de bien les positionner dans cette course qui ne dit pas son nom. Il se susurre également que d’autres personnalités font leur arrivée sur cette short liste. Ce sont P. Arthur Kafando ci-devant ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat et Sané Mohamed Topan qui vient de terminer sa mission au Mali.

Le premier cité paraître avoir des chances au regard de son caractère discret et mesuré, de ses relations solides avec François Compaoré, du succès qu’il a enregistré pendant la dizaine d’années qu’il a passée à la tête de la SONAPOST, du fait qu’il a été le directeur provincial de la dernière campagne législative et municipale pour le compte du Kadiogo et de son statut de ministre aujourd’hui. Tout ceci fait de lui un candidat sérieux a priori.

Ces atouts ne sont pourtant pas sans cacher des faiblesses au nombre desquelles le technocrate pur qu’il est dans l’esprit de nombre de Burkinabè alors que pour eux, c’est d’un politique qu’on a besoin pour diriger le Sénat du fait que c’est le président de cette institution qui est le dauphin constitutionnel du président du Faso. Autre inconvénient de son succès : il semble que le personnel du ministère dont il a la charge et ses supérieurs hiérarchiques apprécient le travail qu’il abat. Son départ pourrait donc ramener ce département ministériel aux situations peu reluisantes qu’il a déjà vécues dans le passé. Enfin, on peut se permettre de penser que le choix du président du Sénat tiendra compte du souci des équilibres régionaux dans la gestion des institutions ; ce qui ne fait pas nécessairement l’affaire d’A. Kafando.

Quant S. M. Topan, il a, depuis que le regretté O. Clément Ouédraogo l’a parrainé pour qu’il entre dans le système sous la Révolution démocratique et populaire (RDP), su se frayer subtilement un chemin au sein du CDP et de sa province natale du Sourou. Il a également le mérite d’avoir pu éviter les pinces des crabes de l’entourage de B. Compaoré quand il était le directeur de cabinet de ce dernier.

S’il peut être handicapé par le fait d’avoir vécu pendant une dizaine d’années à l’extérieur et de ne pas être un tribun, il semble avoir de sérieux atouts : sa grande expérience des circuits administratifs et diplomatiques ; sa connaissance de l’histoire et des hommes et femmes du CDP ; sa tempérance, son calme et sa prudence ; et enfin ses origines régionales peuvent le placer sur orbite.